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Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/157

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l’automatisme d’un pays, quand il a épuisé son programme ? Le pays républicain a donné une preuve de sa sagesse et de sa mesure en ne poursuivant pas la lutte anticléricale après la séparation, et voilà tout, dira-t-on. Le parti radical, l’infanterie victorieuse, n’a plus qu’à défiler sous l’Arc de Triomphe, du triomphe de ses idées.

Seulement il y a ceci. Toutes ces sociétés de pensée, qui, en pensant, donnaient ses idées, son Idée, au parti radical, elles ont pu s’atténuer, pâlir, disparaître plus ou moins dans leur succès et par leur succès. Mais il est une société de pensée qui demeure, — une société de pensée toujours à pied d’œuvre pour la lutte de pensée contre l’Église, — une société de pensée faite d’une milice de cent mille hommes et femmes formés dans des séminaires sous une direction unique, et, pour la grande part d’entre eux, animés du même esprit : l’École laïque.

L’École laïque des maîtres. Mais les enfants qu’élève l’école forment eux aussi, par position, une société de pensée. La vie sociale exclut l’enfant des sociétés d’intérêt, où il