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s’était affaissé sans espoir de ne jamais se relever, quand deux étrangers se présentèrent à lui :

— Monsieur, que faites-vous ici ? demandèrent-ils.

Morin leur raconta la triste aventure qui le faisait venir dans ces parages, puis il ajouta :

— Je ne puis marcher davantage. Est-ce qu’il y a encore loin d’ici aux habitations ?

— Non, pas plus d’un demi-mille, lui fut-il répondu. Nous allons vous y conduire immédiatement.

Sur ce, les deux hommes relevèrent le naufragé et l’emmenèrent avec eux. Il n’avait que le dessus des mains de gelé. Sa bouche ne tarissait pas d’exclamations de joie. Pensant aux autres malheureux dont il s’était séparé, il dit à ses sauveurs :

— Je vous dois beaucoup de reconnaissance pour m’avoir sauvé du péril, mais je ne puis m’empêcher de vous demander une autre faveur. Là bas, sur