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duisait chez le malheureux par d’atroces souffrances. Les membres endoloris, les pieds et les mains, s’enflaient démesurément et devenaient noirs comme du charbon. Dans la journée du 6, un frisson mortel parcourut tout le corps du malade. Plusieurs fois il perdit connaissance. Son hôte voyant cela, courut le faire savoir à M. l’abbé Roussel, qui s’empressa de se mettre en route. Il était 10 heures du soir, lorsqu’il arriva auprès du moribond. Le trajet entre le Mont-Louis et l’Anse Pleureuse ne pouvait se faire que difficilement, sur une grève couverte de monceaux de neige.

Castagne reçut tous les secours que l’Église prodigue à ses enfants à la veille de rendre le dernier soupir. Ces bienfaits inappréciables d’une religion toute d’espérance parurent consoler et ranimer le mourant. Dès ce moment, il se montra parfaitement soumis à la volonté divine. Il fut décidé alors de le transporter, dans une couple de jours, à un meilleur endroit.