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lui donnèrent tous les soins possibles. Mais, malgré leur bonne volonté, ils ne purent soulager le malade comme ils auraient eu besoin de le faire. Bien des choses nécessaires à la vie, entre autres le pain, manquaient à ces pêcheurs. Chez eux, la base de la nourriture étaient les pommes de terre.

Dans ces régions de la Gaspésie, c’est ce qui arrive toutes les fois que la pêche a été infructueuse pendant l’été.

Quand on a peu de produits à vendre l’automne, naturellement les approvisionnements d’hiver sont peu considérables, car on est obligé de tout acheter, à part le poisson et les patates qu’on a la précaution de cultiver. En égard à ces conditions, l’état de notre héros était loin de s’améliorer. Il souffrait toujours horriblement. Bien plus, ses extrémités vinrent à se corrompre, et un empoisonnement lent, mais le plus cruel, commença.

L’amputation des membres gelés était d’absolue nécessité : malheureusement