DIRECTOIRE (1798) 13
d’avoir lieu comme par le passé, que les propriétés
seraient respectées, etc. Moyennant ces conditions,
la résistance cessa les Français furent
maîtres d’Alexandrie le jour même. Pendant ce
temps, l’armée avait achevé de débarquer. Il s’agissait
maintenant de mettre l’escadre à l’abri, soit
dans le port, soit dans l’une des rades voisines, de
créer à Alexandrie une administration conforme
aux mœurs du pays, et d’arrêter un plan d’invasion
pour s’emparer de l’Égypte. Pour le moment,
les dangers de la mer et d’une rencontre avec les
Anglais étaient passés les plus grands obstacles
étaient vaincus avec ce bonheur qui semble toujours
accompagner la jeunesse d’un grand homme.
L’Égypte, sur laquelle nous venions d’aborder,
est le pays le plus singulier, le mieux situé, et
l’un des plus, fertiles de la terre. Sa position est
connue. L’Afrique ne tient à l’Asie que par un
isthme de quelques lieues, qu’on appelle l’isthme
de Suez, et qui, s’il était coupé, donnerait accès
de la Méditerranée dans la mer des Indes dispenserait
les navigateurs d’aller à des distances immenses,
et au milieu des tempêtes, doubler le cap
de Bonne-Espérance. L’Égypte est placée parallèlement
à la mer Rouge et à l’isthme de Suez. Elle est
la maîtresse de cet isthme. C’est cette contrée qui,
chez les anciens et dans le moyen-âge, pendant la
prospérité des Vénitiens, était l’intermédiaire du