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NOTE 7, PAGE 151.



Les particularités de la conduite de Mirabeau à l’égard de tous les partis ne sont pas encore bien connues, et sont destinées à l’être bientôt. J’ai obtenu de ceux mêmes qui doivent les publier des renseignemens positifs ; j’ai tenu dans les mains plusieurs pièces importantes, et notamment la pièce écrite en forme de profession de foi, qui constituait son traité secret avec la cour. Il ne m’est permis de donner au public aucun de ces documens ; ni d’en citer les dépositaires. Je ne puis qu’affirmer ce que l’avenir démontrera suffisamment, lorsque tous les renseignemens auront été publiés. Ce que j’ai pu dire avec sincérité, c’est que Mirabeau n’avait jamais été dans les complots supposés du duc d’Orléans. Mirabeau partit de Provence avec un seul projet, celui de combattre le pouvoir arbitraire dont il avait souffert, et que sa raison autant que ses sentimens lui faisaient regarder Comme détestable. Arrivé à Paris, il fréquenta beaucoup un banquier alors très connu, et homme d’un grand mérite. Là, on s’entretenait beaucoup de politique, de finances et d’économie publique. Il y puisa beaucoup de connaissances sur ces matières, et il s’y lia avec ce qu’on appelait la colonie génevoise exilée, dont Clavière, depuis ministre des finances, était membre, Cependant Mirabeau ne forma aucune liaison intime. Il avait dans ses manières beaucoup de familiarité, et il la devait au