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gustave

allons prendre le train de cette après-midi pour Cincinnati ; et sur les quatre heures, ils se rendirent à la gare.

Ils se disposaient à entrer dans les compartiments, lorsqu’ils virent le vieillard de la veille venir à leur rencontre.

Après avoir salué, le vieillard tendit la main à Gustave et à Alice en leur disant :

— J’ai voulu assister à votre départ, et vous témoigner ma reconnaissance pour la noble action que vous avez accomplie hier soir. Veuillez accepter ces petits souvenirs, et soyez assurés que je ne vous oublierai jamais. Adieu, chers enfants, bon voyage et que Dieu vous bénisse.

En disant ces mots d’une voix émue, il leur présentait deux petites boîtes soigneusement enveloppées, et, s’inclinant devant M. et madame Dumont, et après avoir embrassé Gustave et Alice, il sortit de la gare.

— C’est un homme d’une éducation parfaite que ce vieillard, dit M. Dumont ; il est pénible de penser qu’il soit catholique.

— Assez de cela, répliqua madame Dumont d’un ton indigné, je n’en veux plus entendre ; je commence à m’apercevoir que les catholiques sont autant que nous sous tous rapports, et j’espère qu’à l’avenir tu t’abstiendras de parler ainsi en ma présence. S’ils sont dans l’erreur, essaie de les convertir en prenant les moyens que l’Évangile te donne, mais ne les insulte pas par tes moqueries.

Gustave et Alice, anxieux de savoir ce que contenaient leurs boîtes, les remirent à leur mère pour les ouvrir. Elle ouvrit celle d’Alice la première, et la charmante enfant poussa un cri de joie en apercevant une belle chaîne d’or, au bout de laquelle était attachée une superbe croix de même métal.

— Ce souvenir est magnifique, dit madame Dumont en le mettant au cou de sa fille. Voyons maintenant pour Gustave.