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gustave

J’aimerais mieux mourir que d’affirmer que le corps du Christ ne peut être que dans une place.

Puis il termina en leur citant les opinions de Grotius, lord Fitz-Gerald, Leibnitz et autres illustres historiens et génies du protestantisme.

— En est-ce assez, messieurs ? dit le prêtre en souriant ? sinon je vais vous en citer encore. Ce sont des protestants qui viennent de parler, même les fondateurs du protestantisme. Les croirez-vous ceux-là ? Il me semble que non, le doute se lit sur vos figures. Que vous faut-il donc pour vous convaincre ? Non seulement les Apôtres, les Pères, les docteurs de l’Église et les catholiques de tout temps ont cru et croient en la présence réelle, mais les plus illustres protestants viennent y ajouter leurs témoignages. Il n’y a donc que ceux qui ne veulent pas soumettre leur volonté ou leur interprétation à l’autorité de l’Évangile et de l’Église, qui rejettent cette croyance. Si nous leur en demandons la cause, ils ne savent que répondre, ou s’ils répondent, ils nous disent que la raison repousse une telle absurdité, qu’il est ridicule de croire une pareille doctrine. Vous prétendez donc que votre raison est supérieure à celle des apôtres, des Pères, des docteurs de l’Église, à celle des grands historiens et des génies même protestants que je viens de vous citer ? Alors faites valoir votre prétention, donnez-moi des preuves de votre supériorité ; mais je crains que le tout se borne à des objections futiles ou fondées sur le préjugé, lancées pour le seul plaisir de protester. Permettez-moi de vous dire que ce n’est pas ainsi qu’il faut agir, surtout à l’égard d’un sacrement si saint et que tout honnête homme respecte.

Mais je termine, ajouta-t-il, il se fait tard, et, ayant encore une partie de mon bréviaire à réciter, je vous prie de m’excuser. Bonsoir, mesdames et messieurs, mon plus grand désir est que cette discussion vous porte bonheur.

— M. le curé, dit M. Johnson en se levant, je dois