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gustave

— Hâtons-nous d’y arriver avant les gens de notre caravane.

— J’ai hâte de boire du lait, dit Gustave.

Ils lancent leurs chevaux au galop et s’aperçoivent que le chemin passe directement dans une de ces rues apparentes.

— Il ne paraît pas y avoir de sentinelles, dit Gustave en souriant, nous allons avoir une chance.

— Mais oui, en voilà une, dit Arthur en montrant à ses amis un énorme serpent à sonnettes étendu en travers de la route

— Ah ! le gourmand, dit George, il a sucé tout le lait avant notre arrivée et dort pour avoir trop bu. Vilain, je vais t’apprendre à voler ainsi, et, l’ajustant avec son pistolet, il lui coupe la tête qui va tomber à plusieurs pieds plus loin.

Au même instant, une centaine de flèches, parties de derrière les rochers, sifflent au-dessus de leurs têtes.

— Ah ! dit Gustave toujours souriant, les gens sont bien mauvais dans cette nouvelle Jérusalem.

Une nouvelle nuée de flèches, passant cette fois plus près d’eux, l’arrête court dans ses observations.

— Volte-face, crie Gustave en tournant bride, et tous trois prennent à toute vitesse la direction de la caravane, et racontent leur aventure au capitaine.

Ce dernier fait tout de suite arrêter les wagons et commande de préparer les armes. Il appelle les hommes qui ont des chevaux à leur disposition et les place en avant pour servir d’avant-garde ; les femmes et les enfants entrent dans les wagons, et la caravane avance avec précaution jusqu’au dernier coteau qui la sépare des rochers.

À mesure que les wagons arrivent, le capitaine les fait placer en forme de muraille, commande aux hommes de se coucher à plat ventre sous cette fortification improvisée et de se tenir prêts à faire feu au premier signal.