Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
267
gustave

— C’est très commode pour lui, n’est-ce pas ? dit George.

— Oui, messieurs ; il vient ici de temps à autre pour se reposer des fatigues de la ville.

— En a-t-il plusieurs de ces lieux de repos ? demande Gustave.

— Je lui en connais cinq ; il en a d’autres peut-être, mais je puis vous l’assurer.

— Merci pour vos informations, monsieur, dit Gustave en s’éloignant.

— C’est très commode que d’être prophète, dit George en riant.

— Ce qu’il y a de plus beau, dit Gustave, c’est qu’il peut voyager, s’éloigner, et n’importe où il se trouve, il est chez lui, sa femme y est toujours. Qu’il la quitte dans une place, il la retrouve dans une autre.

— Voici une voiture qui approche, dit George : qui sait ? c’est peut-être le prophète qui vient se reposer.

Gustave regarde du côté indiqué par ses amis, et aperçoit un coupé traîné rapidement par deux superbes coursiers.

Au même instant, six ou sept femmes bien mises, dont l’une entourée de jeunes enfants propres et soignés, sortent des maisons et s’élancent à la rencontre de la voiture ; c’est à qui arrivera la première.

Le prophète sort de la voiture et est assailli par ces femmes, qui s’empressent de lui témoigner leur amitié.

Les enfants, joyeux, crient de toutes leurs forces : papa, papa.

— Tous ses enfants le connaissent, dit George en souriant.

— Vous ne pourriez en dire autant du prophète, dit Gustave ; il serait difficile pour lui, en effet, de les appeler tous par leurs noms.

— Il y en a peut-être parmi ceux-ci qu’il n’a pas encore vus, dit Arthur.