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gustave

CHAPITRE XXVI

m. dumont quitte le fort laramée. arrivée de gustave à montréal.


Gustave était à peine parti, que M. Dumont s’aperçut d’un grand vide autour de lui ; il ne voyait plus son fils et cherchait de tous côtés, croyant pouvoir rencontrer quelque part sa figure douce et souriante.

Continuellement distrait, il ne prêtait aucune attention aux ouvriers confiés à ses soins ; ces derniers l’entendaient souvent répéter : Gustave… mon fils… où es-tu ?… Qui me rendra mon Gustave ?…

Plusieurs jours se passent ainsi sans apporter de changement à son état ; au contraire, il pâlissait à vue d’œil, et ses paupières étaient souvent mouillées de larmes.

Un soir qu’il était plus triste qu’à l’ordinaire, il ouvre la valise de Gustave avec la pensée que la vue de ses effets lui apportera un peu de consolation.

La première chose qu’il aperçoit est son catéchisme de controverse. Il l’ouvre et sur la première page il reconnaît l’écriture de son fils.

— Je vais lire ce qu’il a écrit, se dit-il, et, s’approchant de la lumière, il lut ce qui suit :

« Ce livre m’a été donné par le vénérable directeur du collège de Montréal pour me permettre d’apprendre et bien connaître les maximes et les belles doctrines de notre sainte Église catholique, fondée par Jésus-Christ même. En me le donnant, il m’a dit : Tu vas bientôt te trouver avec ton père, qui essaiera de te