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gustave

— Non, dit le monsieur en l’interrompant ; j’insiste pour que vous veniez prendre le dîner avec moi. Je vous donnerai votre liberté ensuite.

Quelques minutes plus tard, on était à table.

— Vous me dites que vous allez à Montréal, mon ami, dit le monsieur pendant le dîner ; il va falloir que vous restiez en cette ville jusqu’à demain matin. Le train de huit heures va vous mettre en communication avec le vapeur « New York » en destination de Ogdensburgh ; de là vous vous rendrez à Montréal par le vapeur « Welland. » Avez-vous les fonds nécessaires pour le voyage ?

— Oui, monsieur, dit Gustave en rougissant.

— Je n’ai pas voulu vous faire de peine en faisant cette question ; à votre âge on a besoin de protection, et vous me paraissez digne d’intérêt.

— Croyez-moi, monsieur, je n’ai vu en votre question que votre générosité.

— C’est bien, jeune homme, dit le monsieur en souriant, je vais vous donner votre liberté pour cette après-midi, afin que vous puissiez visiter les chutes ; mais ne manquez pas de venir prendre le souper ici et de prendre ma maison pour abri cette nuit ; demain matin, je vous conduirai au train pour continuer votre voyage.

— Votre bonté me fait honneur, monsieur.

— Ainsi, c’est entendu, n’est-ce pas ?

— Oui, monsieur, ce serait de l’ingratitude de ma part que de vous refuser.

Gustave se rend un peu plus tard aux chutes Niagara pour voir et contempler cette grande merveille de la nature.

— Que ces Américains sont généreux et hospitaliers, se disait-il en revenant à la demeure de ce monsieur. Moi, étranger, depuis que je suis parti du fort Laramée, j’ai parcouru au delà de deux mille milles, et partout on m’a témoigné la même générosité, la même hospitalité. Quels modèles !