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recevoir. Tu as été fidèle à ta promesse, cher enfant, que Dieu t’en bénisse.

— Merci, chère bonne mère, dit Gustave avec émotion.

Il s’avance vers la table, ouvre le livre et sur la première page il voit la promesse écrite par lui cinq ans auparavant.

Il prend alors une plume et écrit au-dessous :

« Je remercie Dieu d’avoir pu remplir ma promesse le 6 août 1859. »

On se met à table ; sa grand’mère court partout et ouvre toutes les armoires pour fêter le retour de son petit-fils.

Pendant le repas, Gustave, placé entre ses vieux parents, raconte tout ce qui s’était passé depuis son départ de Burlington ; il leur dit comment son père, après avoir laissé sa mère et sa sœur, s’était rendu avec lui à la ville du Lac-Salé où il n’avait séjourné que quelques mois ; son arrêt au fort Laramée ; il leur fait connaître toutes les bontés qu’il avait reçues de M. Lewis, etc.

Deux heures s’étaient écoulées et on l’écoutait encore.

— Et tu espères que ton père va revenir ? demande la noble dame avec anxiété.

— Oui, chère grand’mère, répond Gustave, j’ai l’espérance de voir mon père suivre l’exemple de ma mère et de ma sœur qui sont catholiques aujourd’hui. J’aurais bien voulu qu’ils fissent le voyage avec moi, mais Dieu n’en a pas encore décidé ainsi.

Une semaine se passa dans la plus grande joie.

Gustave alla voir ses anciens compagnons de classe, puis le directeur du collège, qui le reçut avec bonté.

Ce dernier, après l’avoir entendu raconter ses voyages, lui dit :

— Vous voyez, mon ami, que Dieu n’abandonne jamais celui qui le sert avec fidélité. C’est lui qui vous a guidé et protégé jusqu’ici.