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vous les avez faites sous l’œil exercé de ces bonnes religieuses. Je suis curieux de savoir à qui vous les destinez.

— Nous voulons les présenter à Gustave lors de son retour, répond Clara en rougissant.

— Bien pensé, et je vous félicite ; ce brave jeune homme en est digne et mérite un souvenir de son retour.

— Quand reverrai-je ce cher enfant et mon époux ? dit madame Dumont en essuyant une larme.

— Voyons, maman, ne pleurez pas, dit Alice en embrassant sa mère. Gustave et papa vont revenir bientôt.

— Oui, dit M. Lewis ; ne vous affligez pas ainsi. J’ai… je connais trop votre Gustave, je sais qu’il tiendra sa promesse.

— Vous les verrez bientôt, je n’en doute pas, ajoute madame Lewis.

— Leur retour me donnerait trop de bonheur, dit madame Dumont, si je pouvais les voir encore une fois ; mais je n’ose y penser, et je crains qu’il ne leur soit arrivé malheur.

— Tranquillisez-vous, madame, dit M. Lewis : si un malheur était arrivé, nous en aurions eu connaissance.

Clara, qui n’aimait pas à voir son amie attristée, lui propose d’aller cueillir des fleurs au parterre.

— Oui, dit Alice, nous choisirons les plus belles fleurs pour en faire un bouquet que nous présenterons à votre père. Vous savez combien il aime les fleurs.

Ces deux demoiselles, étroitement liées l’une à l’autre, ne se quittaient jamais : baptisées toutes deux à leur couvent le même jour, elles se regardaient comme deux sœurs.

Alice, espérant toujours le retour de son frère, conçut le dessein de lui présenter un souvenir lors de son retour. Elle communiqua son désir à sa maîtresse, qui l’approuva dans son projet et lui fit