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Basile, et d’autres Pères, s’accordent tous sur ce point. Voici enfin ce que dit le quatrième concile de…

— C’est assez, Gustave, interrompit le vieillard, ton père ne croit pas aux conciles.

M. Dumont, vexé de se voir battu sur tous les points, ne savait que répondre. Il avait beau essayer de réunir ses idées, ou de rappeler à sa mémoire des textes de l’Évangile qui pussent le tirer d’embarras, il ne pouvait réussir ; plus il essayait, plus sa confusion était grande. Prenant enfin la résolution d’en sortir le mieux possible, il répondit :

— Les Apôtres et les Pères de l’Église, en écrivant ou parlant ainsi, ne parlaient qu’au figuré. Ils ont voulu nous enseigner, par ce feu et cette prison, le péché qui nous enchaîne et nous retient dans ses fers pour ainsi dire, voilà pour la prison ; et le feu n’est autre chose que le remords qui nous brûle et nous consume par les chagrins que nous éprouvons. Non ! il n’y a pas de satisfaction après cette vie ; Jésus-Christ, par sa mort, a satisfait pour tous les péchés des hommes. Il serait ridicule de croire que le chrétien doit souffrir les tourments horribles du feu pour les moindres fautes. Ce serait mépriser la bonté et la miséricorde de notre divin Maître, qui a expié tous nos péchés par ses souffrances et sa mort.

— Raisonnement très commode ! dit le vieillard en souriant, bon moyen pour se tirer d’embarras ! Soyons d’accord, j’accepte ta théorie pour un moment ; mais entendons-nous bien et ne confondons pas. Je dis que si ce lieu où les âmes sont purifiées par le feu, n’existe qu’au figuré, comme tu le prétends, il en est ainsi du ciel et de l’enfer ; car après tout, les textes et les paroles qui parlent de ces divers lieux sont les mêmes. La seule différence que j’y vois, c’est que l’un est appelé le séjour de la gloire, et l’autre, le lieu où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Par le séjour de la gloire, je vois le bonheur et le contentement qu’éprouve le juste sur la terre, par les pleurs et les