Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56
gustave

— Ce sont ces distinctions qui vous confondent, dit M. Dumont avec emphase, et vous aveuglent à un tel point, que vous ne voyez point l’injure que vous faites à Jésus-Christ en rendant à Marie un hommage qui n’est dû qu’à lui.

— Vous prétendez donc que nous adorons la sainte Vierge ?

— Non, je ne prétends pas cela.

— Alors, nous ne rendons pas à Marie ce qui n’est dû qu’à Dieu. Nous avons pour principe que celui qui honore la mère honore le fils davantage. Si le catholique vénère Marie et lui rend hommage, c’est parce qu’elle est la mère d’un Dieu, la mère de Jésus-Christ, qui a lui-même aimé et honoré sa mère plus que nous pouvons le faire nous-mêmes. Comme lui, nous aimons à l’appeler notre mère, à l’invoquer, sachant d’avance que son Fils ne saurait rien lui refuser.

— Mais, dit madame Dumont, ceci ne démontre pas que Marie a été conçue sans péché.

— Maman, que veulent donc dire ces paroles que l’ange a prononcées, lorsqu’il vient annoncer à Marie le mystère de l’Incarnation : Je vous salue, pleine de grâce.

— Qu’est-ce que cela prouve ?

— Cela prouve que Marie n’aurait pas joui de la plénitude des grâces, si elle eût été entachée du péché originel.

— Je ne comprends pas bien, reprit madame Dumont, explique-toi mieux.

— Être pleine de grâce, maman, veut dire jouir de la plénitude de la grâce. Or, si Marie eût été entachée du péché de nos premiers parents, lors même qu’elle aurait joui de toutes les grâces, l’ange envoyé de Dieu n’aurait pu lui dire : Je vous salue, pleine de grâce. Mais afin de mieux m’expliquer, je vais vous lire les remarques suivantes que je trouve dans mon catéchisme ; les voici :