Page:Thomas - Le roman de Tristan, par Bédier, Tome I, 1902.djvu/8

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aujourd’hui conservé à la Bibliothèque Bodléienne, où il porte la cote Douce d 6[1] : la Folie Tristan y fait suite au plus long fragment qui nous soit parvenu du Tristan de Thomas. Le conte de la Folie Tristan implique, comme on sait, par ses données mêmes, que le héros, travesti en fou, évoquera les souvenirs de sa vie. Les divers conteurs qui l’ont narré ont multiplié autant qu’ils ont pu ces allusions aux jours passés : leur sujet le requérait sans doute, mais surtout ils escomptaient visiblement le plaisir que prendraient leurs auditeurs à reconnaître au passage, dans les propos du fou, le plus grand nombre possible des aventures qui les avaient charmés. Il s’ensuit que le poème du manuscrit Douce donne une revue à peu près complète des épisodes de la légende : or ces allusions se réfèrent toutes au Tristan de Thomas, et, comme il était du jeu du conteur de les faire, aussi exactes que possible, son œuvre nous est un très sûr témoin des parties perdues du poème qu’il suivait. La Folie Tristan a été publiée par Fr. Michel en 1835[2]  ; nous citerons ce texte d’après une copie que nous en avons prise à Oxford.

5o La Tavola ritonda. Enfin, la compilation italienne en prose qui porte ce titre apparaît en l’une de ses parties comme un remaniement, non-exploité jusqu’ici par la critique, du roman de Thomas. Du chapitre LXIII au chapitre LXVII

  1. No 21983 du Summary Catalogue de F. Madan, t. IV (Oxford, 1897).
  2. Au t. II, pp. 89-137, de sa publication intitulée Tristan, recueil de ce qui reste des poèmes relatifs à ses aventures, Londres et Paris, 1835 (t. I et t. II) et 1839 (t. III).