Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/134

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de terminer le plus tôt possible mes études de droit, mais, si je recevais d’aussi affreuses lettres que par le passé, je ne sais trop ce que je ferais. Je suis bien avec papa maintenant et j’ai une grâce à vous demander, c’est de ne pas lui écrire contre moi. Fiez-vous encore à ma promesse de travail, je la tiendrai. J’aurai une éternelle reconnaissance, mon cher oncle, des peines que je vous cause.

« Votre neveu dévoué,

C. Leconte de Lisle. »


Mais M. Louis Leconte ne se fiait pas aux promesses que les lettres de la Faculté ne confirmaient pas, tant s’en faut ! M. Leconte de L’Isle{{}} annonçait bien un envoi d’argent à son fils, mais de Dinan pas de nouvelles. Charles insiste par une lettre d’avril 1841. Il s’étonne qu’on ne comprenne pas « le cruel embarras » dans lequel il doit se trouver, « toujours sans le moindre argent. » Il n’est certes pas exigeant, d’ailleurs ; il sera satisfait si son oncle veut bien lui « faire parvenir cinq francs » et il ajoute, pris de remords sur la modicité de sa demande, « cinq francs au moins. »

M. Louis Leconte est insensible. La pénurie augmente au logis de l’étudiant. Les appels se multiplient de Rennes mais à Dinan, tou-