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Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/287

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Comment admettre que notre poète eût pu organiser ces horribles batailles de coqs, qui répugnent à des cœurs moins sensibles que le sien ? N’est-ce pas lui qui refusait de monter dans une charrette surchargée de sacs de châtaignes et, malgré que, pour lui plaire, le voiturier consentit à en abandonner trois sacs, qui préférait faire à pied la longue route, ne pouvant se résoudre à voir pendant si longtemps peiner le pauvre cheval.

Le mors a déchiré sa bouche,
Le brancard écorche ses reins,
Plaie où vient bourdonner la mouche.

Les enfants arrachent ses crins…
Las ! Jô-Wenn, toi qui sur la lande.

Du point du jour à son déclin,
Tondais les poussés de lavande,
Près de ta mère, heureux poulain !

Au pardon de Sant Matelinn (8 juin 1834), il offre 20 francs pour séparer deux lutteurs dont l’acharnement lui fait peine.

Sa pitié pour les êtres allait plus loin encore. C’est lui qui donnait « une belle pièce de dix sous » à un enfant du bourg pour retirer « lentement, sans blesser le vieil arbre, » un morceau de granit serré entre deux racines d’un chêne.

Cette pitié pour les arbres, cet amour pour