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locaux comme Warot, Pilet, Mlles  Comettant et Sorbiatti, Godfroy, Brune, Ferdinand prêtaient leur concours.

Nous n’avions pas de Conservatoire alors, et, pourtant, je relève, parmi les lauréats du Conservatoire de Paris en 1810, les noms d’Eugène Claudel, âgé de 14 ans, second prix de cor ; Carlier, second prix de basson ; Chapelle, sans un mal de lèvres qui l’empêcha de concourir, allait obtenir le premier prix. Tous trois sont des Rennais ; deux Brestois remportent deux premiers prix de chant et de flûte, la même année.

Le théâtre fut pour le jeune créole la première distraction favorite.

Est-ce aux auditions de la troupe d’opéra de Rennes qu’il devait prendre l’horreur de ce genre de spectacles. On jouait La Muette, La Juive, Robert, « toujours une solennité, » dit un chroniqueur, et où triomphait Warot, le père du professeur de chant du Conservatoire. L’opéra comique était représenté par La Dame Blanche, Le Postillon, Le Serment, Le Domino Noir, L’Ambassadrice[1], encore frais et pimpants et

  1. Le 4 mars, le directeur Laurent abandonnait sa troupe : « C’est un fait nouveau pour notre arrondissement théâtral, dit un chroniqueur, les troupes d’opéra sont devenues pour les directeurs un trop lourd fardeau ; elles coûtent trop et rapportent trop peu. » Déjà !