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avant l’amour

— Des yeux qui doivent regarder la vie en face… J’aime les esprits vaillants… et toi, petite, tu es énergique, je le devine… Pauvre Marion, j’imagine ton existence chez mes ancêtres… Le chant, hein, les visites, les convenances, la bohème bourgeoise et les sentiments religieux mêlés ! Tu as bien un petit amoureux, ma chère ?

Je haussai les épaules. Il riait toujours, de son rire sans gaieté…

— Ah ! je voudrais bien savoir ce qui se passe dans cette tête, dit-il en posant son index sur mon front… Es-tu romanesque ?

— Je ne crois pas… Mais tu prends des allures d’inquisiteur, mon cher Maxime. Je suis une demoiselle bien élevée, ni plus ni moins.

— Sois ce qu’il te plaira d’être… mais ne gâche pas ta vie, dit-il en suivant une pensée qu’il ne formulait pas… C’est égal, entre ma famille et toi il y aura des conflits…

— Où vois-tu ça ?

— Dans tes yeux.