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avant l’amour

Mais, dites, vous pouvez bien me confier vos pensées… puisque je suis un ami… un vieil ami… êtes-vous bien sûre que ce petit cœur ne battra jamais ?… Voyons, si vous rencontriez un homme… un homme sérieux, ayant une grande expérience, et que cet homme vous fît comprendre…

Sa main molle et pâle, appuyée sur mon épaule, tremblait un peu… Son visage penchait vers le mien…

— Vous êtes si mignonne !… si mignonne !… On ne peut pas s’empêcher de vous aimer… Pauvre petite Marianne… Heureusement que vous avez des amis…

Je tournai la tête. Un baiser frôla ma tempe, Je me mis à pleurer.

— Marianne, Marianne ! qu’avez-vous !… Je veux vous consoler… Écoutez, ma jolie petite amie… Je vous aime bien, bien, bien… Mais pourquoi pleurez-vous ?… Je vous ai fait de la peine ?

Ses mains pressaient mes mains, frémissaient sur mes bras, sur mes épaules. Et la