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avant l’amour

— Sois sincère, dit-il. Tu as voulu te faire épouser ?

— Oui, répondis-je, accablée. Je ne peux plus mentir. Pense ce qu’il te plaira. J’ai été folle… et bien malheureuse.

— Et tu n’aimes plus Rambert ?

— Oh, non !

— Et personne ne t’aime ?

— Personne.

— Marianne… — sa voix se nuança de tendresse — pendant ces tristes jours, as-tu quelquefois souhaité me voir ?

Je levai les yeux. Et tout à coup, presque malgré moi :

— Ah ! je n’ai que toi au monde, je n’ai que toi. Aime-moi. Apprends-moi à t’aimer… Oh ! cher Maxime !

J’étais dans ses bras, sous ses lèvres et la chaîne distendue se resserra dans un baiser. Dès lors, je me consacrai à Maxime. Je l’encourageai au travail. Il rapportait de son voyage un peu d’argent, quelque notoriété, une ambition immense. Ses Souvenirs d’un di-