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avant l’amour

— Depuis quelques jours tu me traites mal. Si ton mauvais caractère ne doit point me consoler des scènes que me fait la pauvre madame de Charny, je serais bien naïf de me séparer d’elle.

— Comment ?

— Certes… Elle m’aime… Elle ne me refuse rien. Et toi, Marianne, tu me mets à la torture.

Ses bras se nouèrent à ma taille et la firent plier. Il me tenait assise sur son genou.

— Marianne, reprit-il plus bas avec tendresse, je voudrais être à toi seule, mais il faudrait que tu fusses à moi… Comprends, madame de Charny n’a plus que le charme du souvenir. Elle m’a aimé ; elle m’aime. Je redoute un aveu qui sera pour elle un châtiment aussi cruel qu’immérité. Mais, si tu le veux bien, Marianne, je ne partagerai ni mes baisers, ni mon cœur… Décide !

— Tu sais bien que je ne le puis pas… Prends patience. D’ailleurs, tant que tu reverras cette femme, je ne pourrai t’aimer comme je le vou-