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avant l’amour

d’être envié. Près de toi, Marianne, je ne rêve que l’ivresse d’une heure ou d’une nuit. Et puis, vienne le déluge !

— Près de moi, dis-tu. Je te crois sincère, mais, quand tu m’as quittée, Maxime, le souci d’arriver te reprend… et tu retournes aux journaux, à la politique, à madame de Charny.

— L’homme est fait de contradictions. Ne nous querellons plus, Marianne. J’ai beaucoup de tourments et d’inquiétudes. Mets ta main sur mes yeux : sois-moi douce. J’ai besoin d’oublier.

Peu de jours après, nous apprîmes que Maxime quittait la Conquête.

Il prétendit qu’un dissentiment s’était élevé entre les directeurs et lui, qu’on lui avait préféré un pot-de-vin, mais qu’il ferait tourner ce vin en vinaigre. Quand nous nous retrouvâmes seuls, il démentit son premier récit.

— Quelqu’un m’a perdu. Un homme qui me hait et qui se venge en me calomniant,

— Tu as un ennemi ?

— Monsieur de Charny.