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avant l’amour

puis l’écho d’une altercation violente… Soudain la porte se rouvrit, et Maxime passa devant nous sans nous regarder.

Sa mère se précipita.

— Mon enfant !

— Je n’ai plus rien à faire ici, dit-il en se dégageant de l’étreinte de ma marraine. Laisse, maman. Puisqu’on me soupçonne, puisqu’on suspecte mon honneur, je pars… Adieu, maman, adieu.

Il sortit. Nous trouvâmes mon parrain affaissé dans un fauteuil, pleurant à chaudes larmes.

— Marie, dit-il, en tendant les bras vers sa femme, Marie, nous n’avons plus de fils.

Ni mon parrain, ni sa femme ne me révélèrent jamais les causes de cette scène cruelle. Je devais les apprendre, un jour, de la bouche de Maxime lui-même, et avec elles le secret de Favrot, devenu le secret d’Héribert. Qui m’eût dit pourtant, lorsque je consolais M. Gannerault, en essayant d’excuser Maxime, que ce triste secret de ses fautes et de ses faiblesses