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avant l’amour

— Es-tu venue ici pour me parler de mon père ?

— J’aime mon tuteur. J’ai ressenti le contrecoup du choc.

— Et tes sentiments se sont modifiés ?

— Oh ! je ne prétends pas renier le passé, ni l’excuser. Je puis déplorer mes actes, je ne les désavoue pas.

— C’est bien heureux. Et maintenant ?

— J’attends… Mais avant tout, Maxime, réponds catégoriquement : que veux-tu faire de moi ?

— Ma maîtresse d’abord. Ma femme en suite.

— Oh !…

— Tu as peur des mots. N’as-tu pas promis de l’être, ma maîtresse, par un consentement volontaire et que je ne t’ai pas arraché ? Sois tranquille… Je ne t’abandonnerai ni ne t’abuserai. Tu me tiens trop bien… et trop fort !

Il prononça ces derniers mots avec un accent de sombre mélancolie. Je le savais sincère.