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avant l’amour

banalement confortable, deux fenêtres pâles, l’arc des rideaux abaissé sur le lit, le miroitement d’une glace et la silhouette de Maxime dressée dans le clair-obscur.

— Marianne ! Est-ce possible ?

Une allumette craqua. Les objets, autour de moi, se précisèrent. Et tout à coup, Maxime me saisit dans ses bras avec un cri joyeux :

— Toi !… Enfin !… Ah ! je savais bien que tu viendrais.

— Tu ne sais pas encore…

Il m’avait pris la tête entre ses deux mains. Une pluie de baisers tomba sur mes tempes, sur mes paupières, sur ma bouche réduite au silence. Je me débattais dans cette étreinte imprévue, et parvenant à me dégager, brusquement, sans préambules oratoires, je criai :

— Laisse-moi… Ton père va mourir.

Ses bras se dénouèrent. Il recula.

— J’ai une voiture en bas… Il faut que tu viennes tout de suite.

Il y eut un silence d’un instant. Maxime