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avant l’amour

— Oui, le Petit Parisien, le seul qui nous parvienne.

— Elle n’a fait aucune réflexion ?

— Aucune.

— Tu n’as acheté aucun autre journal ?

— Non.

— Bien.

Je n’osai l’interroger.

Nous remontâmes la voie jusqu’à la maison du garde-barrière. Ce jour d’azur et de soleil, l’odeur des chèvrefeuilles montant des haies épineuses, me rappelèrent les jours de l’été précédent où nous cheminions côte à côte, moi presque tendre, Maxime triste et troublé. Que de fois, à cette même gare, après un après-midi de causeries et de caresses, je l’avais quitté plein d’espoir. Et maintenant nous n’étions plus que des étrangers — des adversaires.

Par discrétion, je laissai Maxime avec sa mère et je m’étais installée dans ma chambre, quand des paroles, prononcées à voix haute, m’arrivèrent distinctement :