Page:Tinayre - Avant l amour.pdf/337

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


XXIII


Sous les rideaux, maintenant, la nuit se faisait plus noire. Les yeux clos, sans une larme, sans un gémissement, je restais étendue aux bras de Maxime. Terrassé par la violence de la sensation qui m’avait affolée, il reprenait conscience de ses sentiments et de l’acte irréparable.

La cendre du soir tombait sur nous. Dans la demi-nuit de l’alcôve, j’ouvris mes paupières. J’osai regarder mon amant et je vis dans ses yeux cette même stupeur qui dilatait les miens, une sorte d’effroi sacré, une dou-