Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

écoulé… Ils n’ont pas mangé ; et la fièvre de l’extrême fatigue les soutient encore, les empêche de défaillir.

— Georges, dit Pauline, peux-tu descendre ?… Nous trouverons en bas ce qu’il te faut…

Clarence se lève, tout chancelant. Elle le précède, portant la lampe, et dans l’escalier, inquiète, elle murmure :

— Appuie-toi sur moi… Prends garde…

Il lui semble qu’elle ramène un malade… Elle baisse la voix pour lui parler ; et sans doute, derrière les murailles de la maison obscure et silencieuse, les enfants aussi, et les domestiques, s’entretiennent tout bas de ce malheur mystérieux qui a passé…

— Viens par ici. Dans ma chambre… Là… Je vais chercher ce que tu désires. Et je reviens tout de suite, tu sais !…

Elle le retrouve, assis dans un fauteuil, le regard vague… La lampe, posée tout près de lui, éclaire les reliefs et les méplats de sa figure qui parait maigrie affreusement, et vieille, vieille !…

— Tu veux partir, mon ami ?

— Ce soir…