Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/111

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dame Clarence bâillait. Elle se demanda où elle allait dormir… Il y avait un divan, dans la chambre, un étroit sommier monté sur pieds, garni d’un matelas et de coussins, qui servait à Germaine quand elle était souffrante et voulait reposer près de sa maman. Sans bruit, Pauline chercha des draps dans une armoire, disposa la couchette, et se déshabilla, la lampe baissée.

Georges n’aperçut rien de ce manège. Dormait-il ? Veillait-il ? Ses pensées sans lien flottaient dans l’obscure région du mystère et de l’épouvantement… Peut-être écoutait-il quelqu’un qui l’appelait de très loin, — de l’autre côté de la vie…

Pauline, fiévreuse, imaginait le voyage, l’arrivée à Budapest, les funérailles, les commentaires des gens, les petits échos des journaux parisiens.

« Quel ennui, se disait-elle, Georges tombera malade… Il lui faudra du repos, des soins, des distractions… Son opéra ne passera pas cette année… Il voudra quitter Paris. Nous voyagerons… J’emmènerai la petite… Et Pierre ? Eh bien, je mettrai Pierre en pension chez un professeur du lycée… Et ce sera une