Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/181

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temps, ils écoutent ce mot : « l’amour », qui tombe au vide de leurs cœurs comme une pierre…


Le fiacre les a ramenés dans une rue humble et laide, derrière le Panthéon.

Mirame regarde M. Chalouette d’un air indécis, résigné… Il comprend.

— Non… Je dois rentrer chez un ami, où je loge. Mais demain, voulez-vous ? nous irons dîner à la campagne… Je vous enverrai un « bleu »… Mademoiselle ?…

— Mirame Picot.

L’alliance de ces deux noms amuse M. Chalouette. Il baise la main nue, sans bagues.

— Vous êtes charmante, Mirame, et je vous suis très reconnaissant.

Elle a un petit sourire bref, joyeux, un peu ironique.

— Reconnaissant ?… et de quoi ?…

— D’être vous-même… D’avoir ces yeux, ces cheveux, cette bouche… De ressembler…

— À qui ?