Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/22

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plaît parmi ces choses banales comme elle-même dans cette maison, digne d’un gros commerçant, d’un ingénieur, d’un notaire, — et qui est pourtant la maison de Georges Clarence !

Pauline est grande, robuste, haute d’épaules et large de hanches, plus épaissie qu’engraissée, le visage jeune et le corps déjà mûr. Sa robe du matin, en drap gris, de forme droite, présente au col, aux revers, au bas de la jupe, une complication de soutaches et de petits volants. Elle va et vient, disposant les chrysanthèmes, corrigeant les plis d’un rideau, maniant les coussins, les abat-jour, les vide-poches — ouvrages de ses doigts, — mettant partout la rectitude et la symétrie. Des photographies de toutes grandeurs sur la cheminée, sur la table, sur le piano, retiennent son regard très doux. Elle sourit à ses enfants, Pierre et Germaine, à ses cousines, à ses amies, à sa belle-mère dont elle vénère l’image comme un fétiche…

Puis elle consulte sa montre, et revient s’asseoir à son bureau, car l’heure approche où le facteur apportera le courrier et remportera la correspondance quotidienne.