Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/40

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lectures, de reprendre les leçons de piano. Pauline ne jouait guère que des valses et des Fantaisies brillantes, pots-pourris d’opéras démodés.

Mais il se heurta, bientôt, à une espèce de nonchalance… Pauline, un peu vexée qu’on la traitât en écolière, songeait que son éducation — sa brillante éducation — était achevée, une fois pour toutes, et qu’elle savait tout ce qu’une honnête femme doit savoir. Elle désirait vivre, maintenant, en vraie dame, gouverner sa maison, rendre des visites, feuilleter quelquefois, pour son plaisir, les Annales, ou Femina, ou un roman nouveau.

Le soir, quand Georges lisait, à haute voix, sous la lampe, elle feignait d’écouter, par politesse, mais le petit ouvrage qui occupait ses mains occupait aussi sa pensée.

Georges disait :

— C’est beau, n’est-ce pas, ma chérie ?

Elle répondait :

— Superbe !

Et mentalement, elle comptait les fils et les mailles.

Peut-être Clarence, éducateur improvisé, ne