Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/88

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ses mains le journal, réduit en un petit paquet qu’elle fit disparaître dans sa poche… Les paupières humides, le sein gonflé de soupirs, elle regardait le beau parc ensoleillé, les massifs de pourpre et de rouille, les hautes frondaisons éclaircies par des coups de brise, et le bonheur d’exister, de respirer, de voir, d’entendre, se mêlait en elle à la peur de mourir, un jour… Quand elle franchit le seuil du salon, l’ordre et la paix des choses l’étonnèrent. Rien n’était modifié dans le cadre de sa vie, mais sa vie avait changé, en quelques minutes, par une brève décision du sort. Elle allait être seule, en face de Georges, comme aux temps lointains… Il n’aurait plus qu’elle à aimer… Il pleurerait près d’elle…