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XXI


Marie s’éveille dans sa chambre de Pompéi. Après une longue conversation avec Isabelle, elle s’est endormie très tard, fiévreuse, suffoquée de larmes, et elle ne retrouve plus, dans sa mémoire engourdie de sommeil, le souvenir de la décision qu’elle a prise…

Elle sait qu’elle a reçu deux lettres à la fois ; celle d’André, si touchante, et qui paraît si sincère dans son humilité, — celle de Claude, impérative et douloureuse…

Marie allume la bougie dont la lueur jaune lutte avec la pâleur bleue du petit jour et elle relit les deux lettres. Le coude dans l’oreiller, les yeux vagues, elle songe aux conseils de Salvatore, aux conseils d’Isabelle, à cette complicité des gens et des choses, qui, depuis des mois, transforme sa vie intérieure. Elle n’est plus la