Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/153

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dessinatrice, la seule femme qu’il tînt en réelle estime et qu’il eut prise en amitié.

La petite Bure, une blondinette très élégante, avait un grand diable de mari dont elle était fort amoureuse, et cette passion conjugale divertissait beaucoup monsieur Foucart. Mais il avait une préférence pour Josanne, dont il admirait et déplorait la vertu… Il disait parfois à Flory :

— La voilà veuve, maintenant, cette petite Valentin !… Que fera-t-elle ?… Elle ne va pas rester seule comme ça !… Ce serait dommage.

Flory répondait :

— Elle n’a personne, je vous assure !… Ne vous en plaignez pas : elle vous ferait moins de besogne si elle avait un amant…

Ce soir-là, en donnant à Josanne le conseil de ne pas maigrir, Foucart s’aperçut tout à coup que ce conseil était inutile : Josanne semblait très bien portante.

— Au fait, dit-il, je vous avais mal regardée… Vous allez mieux…

— Beaucoup mieux.

Foucart pensa :

« Tiens !… tiens !… »

Et il ajouta :

— J’ai rencontré Noël Delysle, hier, à la fête de l’Élysée. Il m’a parlé de vous…

Josanne ne broncha point.

— Vous avez fait sa conquête…

— Vraiment ?… J’en serais très fière… Mais vous vous trompez, monsieur…

— Pas du tout !… Seulement… il faut vous mé-