Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/194

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tant, mon instinct ne me trompait pas : un grand bonheur venait vers moi, au son des cloches, dans ce beau soir d’automne florentin…

— Et c’était la première fois que vous étiez si… romanesque ?

— Comment l’entendez-vous ?

— Vous n’aviez jamais rencontré une femme digne d’être votre confidente, votre amie ?…

Josanne rougissait en parlant. Noël répondit comme à regret :

— J’avais cherché…

— Souvent ?

— Pas souvent… Et si mal !… Et je vous ai trouvée bien tard…

— Hélas !

— Trop tard ?…

Elle murmura :

— Je ne sais pas… Non… pourquoi « trop tard » ?… Nous sommes amis : c’est très bien.

— Nous serons amis.

— Nous serons ?… Dites « nous sommes »… Que manque-t-il donc à notre amitié ?

Noël regarda Josanne dans les yeux, et dit gravement :

— L’entière confiance…


Il était parti… Elle s’en revenait chez elle, seule, à pied, lentement, dans un grand trouble. Quelques nuages flottaient ; le soleil était chaud et blanc ; les fleurs des marronniers pleuvaient sur le sable.

Au rond-point des Champs-Élysées, Josanne s’arrêta, avant de traverser l’avenue, parmi les voitures. Une