Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/247

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— J’ai eu tort, je vous demande pardon… Mais ne pleurez donc plus !… Cela me fait une peine affreuse… Voyez, je suis calme, maintenant… J’ai perdu la tête, moi aussi, et je n’ai pas su maîtriser mon angoisse… Voyons ! calmez-vous !… Vous êtes si faible encore !… Je ne veux pas vous tourmenter en vous interrogeant… Ce soir, oui, ce soir, nous causerons… Mais ne pleurez plus, je vous le défends ! Et puis venez ! ne restons pas là… marchons… Nous ne savons plus ce que nous faisons, ni l’un ni l’autre…

Il l’entraîne. Elle ne cesse de gémir : « Qu’ai-je fait ? » Il la voit malade d’émotion, prête à sangloter pour un mot, pour un geste de lui qui ressemblerait à un blâme.

— Chut !… Chut !… dit-il. Nous rentrerons à Paris vers sept heures… Et ce soir, j’irai chez vous. Nous serons calmes, sages, doux à nous-mêmes, et vous verrez, mon amour, comme tout sera simple et facile. Est-ce que votre ami vous fait peur ?… Il peut tout comprendre, tout excuser, tout, — sauf un manque de sincérité. Et vous êtes très sincère…

— Je le serai…

— La sincérité, Josanne, c’est la règle de ma vie. Je me suis imposé de ne jamais mentir, et, quand j’ai failli à ce devoir, je me suis senti humilié et diminué… Et c’est pourquoi je vous ferai, moi aussi, moi d’abord, ma confession. Vous me connaîtrez avec mes faiblesses. Oh ! rien de bien grave… Et vous m’accepterez, tel que je suis, avec indulgence, puisque vous m’aimez.

— Et vous, Noël, m’accepterez-vous telle que je suis ?