Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/258

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Elle appuyait sa joue encore humide sur une main du jeune homme. De l’autre main, Noël lui caressait les cheveux…

— Cela vous déplaît, ma chérie ?

— Oh ! pouvez-vous croire… Mais je n’avais pas fait de projets, moi !… Je ne considérais pas l’avenir…

— Je vous ai tout dit. À vous, maintenant… Ne me faites pas attendre davantage… J’ai un peu d’angoisse, mon amie… mais vous sentez que je vous aime et que je suis très doux…

Josanne frémit de tout son corps. Elle balbutia :

— Oh ! moi… je…

Sa voix était rauque. Elle courbait les épaules comme si elle avait senti peser matériellement sur elle le regard anxieux de Noël.

— Je… je vous ai raconté comment je m’étais mariée… J’aimais mon mari… Oh ! ce n’était pas une profonde passion… c’était un amour de jeune fille… Et, d’ailleurs, Pierre n’avait pas tout à fait les mêmes idées et les mêmes goûts que moi… Malgré ça, nous aurions pu être heureux, avec de la bonne volonté… mais vous savez qu’il devint malade, très malade… Et la souffrance changea son caractère…

— Je le sais… Vous me l’avez dit, et d’autres m’en ont parlé…

— D’autres ?

— Foucart… Il m’a répété, plusieurs fois, que vous aviez montré un grand courage, un admirable dévouement.

Elle murmura, en cachant son visage :

— Non ! non !… Ne croyez pas ça !

— Comment ?