Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/261

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

porte… Par moments, il passait sa main sur son front, sur ses yeux… Josanne, à genoux contre le divan, ne bougeait plus, interdite…

— Vous vous êtes donnée !… Mais quand, mais comment ?… Pas du premier jour, je suppose !… Alors, vous le connaissiez depuis longtemps, cet homme que vous aimiez ?… Il allait chez vous !… C’était l’ami de la maison, naturellement !…

— Non… je l’avais rencontré, ailleurs… chez… une dame… Il n’était pas reçu chez moi…

— Et vous l’aimiez ?…

— Oui…

— C’était un grand amour ?… Comme le nôtre ?… Non, dites, ce n’était pas de l’amour ? Un caprice… une faiblesse… une curiosité… ?

— Oh ! Noël !… Pas cela, je vous jure ! J’étais sincère et c’est mon excuse… J’aimais…

Il eut un geste de rage. Puis, de nouveau penché vers Josanne, il reprit plus âprement :

— Il vous a quittée ?

— Oui.

— Il y a longtemps ?

— Deux ans.

— Et depuis… ç’a été fini ?… Vous ne l’avez jamais revu ?

— Deux fois, par hasard… l’hiver dernier…

— Où ?

— Dans la rue…

— Il vous a parlé ?

— Oui.

— Et vous avez consenti à l’écouter ?

— Oui… parce que…