Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/360

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l’aiderai à soigner Claude, et demain vous serez plus content…

Il alluma une bougie.

— Pas trop de lumière !… J’emporte la lampe… Je vous rejoins à l’instant, Josanne.

Dans le salon, la porte fermée, il demanda :

— La vérité, docteur, je vous prie.

Timoré par caractère et prudent par profession, le docteur répondit :

— Heu !… heu !… Je n’ai pas de certitudes… Il faut attendre à demain, et ne pas désespérer… La nature a des ressources…

— C’est donc bien grave !

— Je le crains… Vous avez entendu le cri de l’enfant ce cri aigu et traînant, si particulier !… Ce cri, et la raideur de la nuque, et l’inégalité des pupilles, et la fièvre, avec des accès de délire, ce sont les symptômes ordinaires de la méningite.

— Et la méningite est souvent mortelle ?

— Trop souvent… on pourrait dire : toujours… Encore une fois, monsieur, je ne suis pas absolument sûr, mais presque sur… Vous n’êtes pas le père de l’enfant…

— Je l’aime beaucoup… beaucoup…

— Je veux dire que votre affection pour lui ne sera pas aveugle et affolée… Vous garderez du sang-froid… et vous préparerez la mère… à comprendre… Triste tâche !

Le médecin donna quelques détails sur le caractère de la maladie et le traitement. Puis, il s’en alla.

Et Noël retourna près de Josanne.