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XXXVII


Elle était assise au chevet du lit, sur une chaise basse, les coudes sur les genoux, la tête entre les mains, et tout son corps, ramassé sur lui-même, semblait se rapetisser, pour se dérober aux coups d’un invisible ennemi. Noël vint s’asseoir près d’elle, et l’entoura de ses bras :

— Mon amie, dit-il, pour l’amour de ton fils, aie du courage !

— J’ai du courage, puisque je ne pleure pas ! répondit Josanne d’une voix morne. Je ne veux pas pleurer : je veux garder mes forces, et je ferai tout ce qu’il faudra faire, tout !… parce que…

Elle n’osa prononcer les mots : « parce que je ne veux pas qu’il meure… » Noël frémit de la voir ainsi résolue, concentrée dans son désespoir. Il comprit qu’elle avait senti le danger, sans le définir, avec l’instinct animal de la mère… Et il comprit encore