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ment — son bonnet, sa perruque et ses jarretières ; causer, dans la liberté de la toilette, avec l’aimable Bernis, le bon bourru Duclos, le jeune Marmontel, l’excellent docteur Quesnay ; quel plaisir et aussi quelle détente pour une femme soumise aux rudes disciplines de l’étiquette et aux fatigues de l’amour sans plaisir !… Cet agrément si cher eût été vain et presque dangereux si le Roi n’avait eu l’illusion d’y participer. Or, Louis XV n’était pas un lettré, encore moins un artiste ; il n’avait pas, comme son bisaïeul, à défaut d’une instruction solide, l’amour naturel du beau et du grand, mais il était fils du charmant XVIIIe siècle et vivait dans le cadre merveilleux de Versailles. Il avait reçu des choses, et non des gens, cette culture délicate du goût qui lui était commune avec tous ses contemporains. Fermé au sublime, il sentait vivement la grâce, et la grâce, autour de lui, était partout : grâce des jardins, des salons, des bibelots, des robes de femme et de la femme embellie par ses robes. N’était-ce pas la grâce de la marquise qui l’avait séduit, plus que sa beauté ? Sous ces influences, il devenait sensible à certaines formes des arts interprétés dans le style voluptueux. Il pouvait aimer la volupté délicate de certaine peinture, de certaine musique dont les qua-