Page:Tinayre - La Vie amoureuse de madame de Pompadour.pdf/137

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

faites venir au Roi la couleur jaune. Adieu, monsieur de Maurepas ! »

Le ministre partait exaspéré, et soulageait sa bile par d’abominables chansons. Un soir, à souper, Mme de Pompadour disperse à ses pieds un bouquet de jacinthes blanches. Le lendemain, tout Versailles, tout Paris, répètent un quatrain terrible :

Par vos façons nobles et franches,
Iris, vous enchantez les cœurs,
Sous nos pas, vous semez des fleurs,
Mais ce ne sont que des fleurs blanches…

L’allusion aux infirmités de la femme blesse au vif le Roi et la marquise. Mme de Pompadour exige que l’auteur anonyme soit découvert et châtié. Elle se rend elle-même, avec Mme d’Estrades, chez Maurepas.

— On ne dira pas que j’envoie chercher les ministres ; je viens les chercher. Quand donc saurez-vous les auteurs des chansons ?

— Quand je le saurai, Madame, je le dirai au Roi.

— Vous faites peu de cas, monsieur, des maîtresses du Roi.

— Je les ai toujours respectées, Madame, de quelque espèce qu’elles fussent