Page:Tinayre - La Vie amoureuse de madame de Pompadour.pdf/158

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

en février 1756, dame du palais de la Reine. Marie Leczinska, un peu choquée par cette nomination, laissa entendre qu’elle ne pouvait recevoir les services d’une personne qui, étant mariée devant l’Église, n’habitait pas avec son mari. L’objection était forte. Mme de Pompadour consulta le P. de Sacy. Il dit à la marquise qu’il lui refuserait l’absolution tant qu’elle n’aurait pas regagné le domicile conjugal. Dans cet extrême embarras, M. de Machault vint au secours de la marquise et lui suggéra la conduite la plus habile. Il savait que M. Le Normant d’Étiolles menait une vie fort joyeuse avec une danseuse de l’Opéra, Mlle Rem, et qu’il n’aurait pas la moindre envie de reprendre l’épouse infidèle. Qu’il affirmât son refus, et le tour était joué. La pénitente ne portait plus la responsabilité d’une situation scandaleuse, qui lui était en quelque sorte imposée par l’« implacable » M. Le Normant. Donc, Mme de Pompadour écrivit à son mari une lettre toute pleine de repentir. « Je reconnais mon tort. Je veux le réparer. Déjà le point capital de ma faute a cessé et il ne reste plus que d’en faire cesser les apparences, ce que je souhaite ardemment ; je suis résolue, par ma conduite à venir, d’effacer ce qu’il y a dans ma conduite passée.