Page:Tinayre - La Vie amoureuse de madame de Pompadour.pdf/168

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

puisqu’il est accoutumé de bien doter et marier ses petites sultanes et d’assurer le sort — très modeste — de ses bâtards. Madame du Hausset obéit à un ordre du Roi. Quant à Madame de Pompadour, elle fait la part du feu, et se moque des préjugés. Elle dit vrai : c’est au cœur de Louis XV qu’elle tient. Les passades sont sans importance. La marquise peut être indulgente et bonne sans croire engager sa dignité. Elle a, sur ces choses, les idées de son temps, et pour elle la « bagatelle » n’est que… bagatelle.

Elle connaît l’existence du logement dans les combles de Versailles où le Roi se rend sans être vu, et elle sait que dans la petite maison du Parc aux Cerfs, une et quelquefois deux jeunes personnes, gouvernées par la femme d’un commis de bureau de la guerre, attendent le bon plaisir du Roi. Ce Parc aux Cerfs qui fera écrire tant de sottises, où l’imagination des mémorialistes et de certains historiens mettra un « troupeau de filles », — dix-huit cents, dit Soulavie, l’éditeur des douteux Mémoires de Richelieu, — ce « sérail » qui, d’après Lacretelle, coûta plus de cent millions d’État, — cent cinquante millions, dit un autre, — ce prétendu château sinistre, entouré de murs épais,