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des fêtes magnifiques : Te Deum solennel à Notre-Dame, concerts, feux d’artifices, illuminations, dîner à l’Hôtel de Ville. On remarqua le grand air de santé du Roi, qui fit honneur au banquet des échevins. « Le dîner fini, les portes furent ouvertes et le peuple entra et pilla le fruit », selon l’usage. À Versailles, nouvelles fêtes. Les bonnes gens qui n’étaient pas de la cour croyaient que des temps meilleurs commençaient pour le royaume et pour le peuple royal. Ils croyaient au bonheur de Marie Leczinska, qui était infiniment aimée et respectée. Mais les amis de la Reine constataient avec douleur sa tristesse et l’inexcusable froideur du Roi. Le malade de Metz, guéri trop vite, ne pardonnait pas à la Reine le pardon qu’il en avait reçu. L’épouvantail de la mort écarté, il retournait au péché ancien, sans pudeur. Le 27 novembre, Mme de Châteauroux écrivit à la duchesse de Boufflers : « Le Roi vient de me mander par M. de Maurepas qu’il était bien fâché de ce qui s’était passé à Metz et de l’indécence avec laquelle j’avais été traitée ; qu’il me priait de l’oublier et que, pour lui en donner une preuve, il espérait que nous voudrions bien reprendre nos appartements à Versailles ; qu’il nous donnerait en toutes occasions des preuves de