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Binet raconte ce qu’il sait de Paris et des Parisiennes : il nomme — sans la proposer comme on l’a dit — et par hasard, sa cousine, Mme d’Étiolles, qui souhaite, pour son mari, une place de fermier général… Mme d’Étiolles, « la dame en rose » de la forêt de Sénart ! Devant les yeux pensifs du Roi, une gracieuse figure passe, emportée dans le phaéton bleu, sous les arbres d’or et de cuivre. Cette « petite d’Étiolles » qui inquiétait la pauvre Châteauroux, cette protégée de l’intrigante Tencin, cette jeune beauté si mal née, si bien instruite, qui enchante les salons de la finance, elle n’a pas d’amant, pas encore… Vertueuse ? Ce serait trop dire. Elle prétend se garder, n’être qu’à son mari — sinon au Roi de France, qu’elle aime sans espoir… » Cette idée amuse le Roi… Une « petite d’Étiolles », cela ne compte guère. On peut la cueillir, si elle se présente en solliciteuse, et l’honorer d’un caprice sans lendemain…


Bientôt, les gens informés chuchotent… Quelle est la femme mystérieuse qui a été introduite par Binet dans les « intérieurs » de Versailles ? Est-ce la même dont parle le duc de Luynes, racontant un bal masqué chez Mesdames ? « On prétend que